Dans le Calvados, un premier bilan positif pour la canopée de Yoann Bizet

Agriculteur à Souleuvre-en-Bocage, dans le Calvados, Yoann Bizet est, avec son épouse, installé sur 170 ha. Épaulés par huit salariés, ils s’occupent aussi d’un cheptel de 105 vaches laitières. Soucieux de diversifier les productions au sein de son exploitation, il s’est penché sur l’intérêt d’installer des panneaux photovoltaïques sur ses bâtiments. Très vite, il découvre les atouts de l’agrivoltaïsme ou comment concilier une production d’énergie sur la partie haute de l’installation et préserver, voire améliorer, la production agricole sur la partie basse. Ce projet vertueux, qui soutient la transition agricole, le séduit. L’étude du projet démarre en 2018 et c’est en décembre 2023 que les panneaux sont mis en service : 5184 unités, sur une surface de 3 ha, pour une puissante totale installée de 2,9 MWC, soit une production d’électricité annuelle attendue de 3,59 GWh.

Les animaux apprécient l’ombre des panneaux

« Au bout d’un an, le bilan est très positif, constate-t-il. La structure génère de l’ombrage pour mes animaux tout au long de la journée. Car oui, même en Normandie, nous subissons de plus en plus souvent des pics de chaleur. Dès que les températures dépassent les 22°C, les vaches laitières souffrent et cherchent de l’ombre. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il y a 15 ans, nous avons fait le choix d’arrêter le pâturage. Mais grâce à l’installation de cette canopée agricole, nos vaches pâturent de nouveau, dans d’excellentes conditions. » En effet, l’agriculteur a comparé deux troupeaux : un installé sous les ombrières et un autre, dans une prairie classique, à proximité de nos bâtiments. « Quand le thermomètre grimpe, les vaches non abritées rentrent sous le hangar pour se mettre à l’ombre tandis que les autres continuent de pâturer : le stress thermique des animaux est limité et leur confort, augmenté, résume-t-il. À terme, l’idée est aussi de quantifier l’impact sur la production de lait. »

Un revenu complémentaire apprécié

Les animaux ne sont pas les seuls à bénéficier de l’ombre générée par les panneaux, les cultures également. « Pour elles aussi le constat est sans appel. La biomasse de prairie produite a été deux fois plus importante sous la canopée en août 2024 », précise Yoann Bizet. Le résultat des tests le confirme : les rendements ont été améliorés de + 50 % à + 100 % lors des périodes sèches des étés 2024 et 2025.

L’agriculteur ne cache pas l’intérêt économique de ce projet. Cette nouvelle activité génère un revenu complémentaire, sous forme de loyer annuel. Un bail emphytéotique de quarante ans a été signé. Une sécurité pour la pérennité de son exploitation. Quant à son partenaire, Yoann Bizet estime avoir fait le bon choix avec TSE. « La forte sensibilité agricole et l’écoute des experts de l’entreprise tout au long du projet, m’ont rassuré et permis de le mener sereinement. »